Quelques conseils

La musique manouche ne se différencie pas trop des autres styles de musique en ce qui concerne la façon de travailler. Elle tient dans les mots-clés suivants

- Patience
- Régularité
- Méthode de travail
- Ecoute

Patience

  La patience est la vertu principale nécessaire pour apprendre le style, et d'autant plus si l'on a joué longtemps de la guitare dans un autre style. Il faut accepter de repartir de zéro et tant pis si l'on n'arrive pas à sortir les mêmes solos que l'on joue sur l'électrique ou sur la folk.

  Quoi qu'il en soit, avec un travail régulier et une bonne méthode, au bout de quelques mois déjà, on peut commencer à trouver la position naturelle, au point qu'on envisage de l'utiliser sur les autres styles de guitare.

La regularité:une heure par jour, ça se trouve.

  Le travail doit être régulier. Il vaut mieux travailler tous les jours une demi-heure que douze heures une journée par mois. C'est la répétition des gestes qui fait qu'ils seront assimilés par le cerveau et les muscles. Travailler une heure par jour tous les jours permet d'obtenir des résultats.

  C'est sûr qu'il faut être un minimum disponible et qu'un travail ainsi qu'une vie de famille posent des contraintes qui peuvent sembler décourageantes de prime abord. Mais une heure par jour tous les jours donnent déjà des résultats visibles.

 

Méthode de travail

  Comme pour les autres styles de musique, il faut faire une distinction très nette entre jouer pour s'amuser, sans objectif, et travailler l'instrument. Ca n'a rien à voir. Travailler, c'est toujours dans le sens de vouloir progresser. Il faut donc se fixer des objectifs qui soient d'une difficulté abordable. Des objectifs trop difficiles à atteindre entraînent beaucoup de frustration et sont souvent le signe d'un manque de patience.

  En guitare manouche, il existe une multitude de choses à travailler: essentiellement la technique de main droite bien sûr (surtout pour les guitaristes aguerris dans d'autres styles) mais aussi la main gauche, l'harmonie, les accords typiques, les ornements, les arpèges, les plans, la liste est longue...

Idéalement, il faut être capable de s'auto-évaluer pour savoir si l'on progresse ou pas. pour certain le métronome. En ce qui me concerne je tape du pied , enfin un métronome ceux qui l'achète ne le regrette pas. surtout très utile pour la valse On peut aussi trouver des logiciels de métronome gratuits sur l'Internet: Celui-ci m'a été particulièrement recommandé et en effet il semble bien faire l'affaire. En fait, outre le fait que l'on peut travailler la justesse et le placement rythmique, on peut aussi évaluer ses progrès grâce à cet outil. C'est très encourageant de voir que l'on passe un plan proprement à 2-3 bpm de plus que la semaine précédente. C'est même une façon très efficace de s'encourager.

Une fois le métronome en main, il faut impérativement travailler à un rythme où ce que l'on veut jouer est propre. Le cerveau a besoin de comprendre, de décomposer un geste pour l'assimiler, les muscles ont besoin de construire de la fibre musculaire pour être physiquement capable d'accomplir tel ou tel geste avec la précision nécessaire. Une fois le geste enregistré - on estime qu'il faut répéter le geste 100 à 200 fois sur plusieurs jours.

  La façon de faire, c'est d'apprendre un nouveau geste très lentement et une fois que qu'il est tenu, accélérer le métronome de 5 bpm en 5 bpm jusqu'à ce que la limite soit atteinte, puis revenir quelques bpm en arrière travaillez à ce rythme. En faisant ça, on voit des résultats d'une semaine sur l'autre, parfois d'un jour sur l'autre (véridique).

c'est un point spécifique de la technique de main droite qui coince et on travaillera particulièrement ce point.

  Pour travailler spécifiquement la main droite, commencez par apprendre l'aller-retour sur une corde avec la position typique du poignet, c'est-à-dire bien détaché de la table. Puis sur plusieurs cordes à 4 notes par corde.Très lentement. Puis, jessayez quelques changements de corde et des plans typiques à jouer à une vitesse très lente. Toujours légèrement en deça du maximum pour apprendre le geste.

Par contre, souvent au cours d'une séance,travaillez de maniere tonique un ou plusieurs plans à 100-110% pendant quelques minutes, tant que ça reste propre ou à peu près, histoire de faire les muscles et les nerfs de façon plus tendue: une journée après, on peut sentir les bénéfices de ces petits coups de fouet.

Les thèmes à travailler particulièrement sont les gammes, les arpèges, le jeu en allers-retours, les changements de corde avec plusieurs coups consécutifs vers le bas. L'objectif final, c'est de passer tous les plans avec une main droite aussi détendue que possible.

Pour travailler l'impro, il faut avant tout avoir quelque chose à dire, donc écouter, écouter, et écouter, intérioriser, assimiler, intégrer, avoir quelque chose à chanter en somme. Les techniques de gamme et d'arpège sont des outils qui sont au service de la mélodie intérieure. Il ne faut pas faire des gammes juste pour faire des gammes, l'idée c'est de rester musical: écoutez Django. Mais avant tout, écoutez... tout court.

Ecoute

La musique est avant toute chose une question d'écoute, et particulièrement dans la guitare manouche où la tradition est essentiellement orale. Pour jouer dans un style, il faut en connaître au moins les rudiments et ensuite s'imprégner. C'est exactement comme une langue, il faut un vocabulaire de base pour se faire comprendre et la meilleure façon d'acquérir vite ce vocabulaire est d'aller dans le pays où cette langue est parlée. Le pays de la musique manouche, c'est le CD, les concerts, les jams, les rencontres avec des musiciens, avec des mélomanes. Toutes les occasions sont bonnes pour en écouter. La façon la plus simple de procéder, c'est d'écouter les maîtres du genre, Django Reinhardt, Boulou Ferré, Angelo Debarre, Tchavolo Schmitt, Dorado Schmitt, Biréli Lagrène, Yorgui Loeffler, la liste des musiciens est très longue et chacun a sa propre personnalité...

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